Imaginez l'époque de Dom Juan et une troupe de théâtre. Les acteurs jouent, parlent en alexandrins. C'est l'histoire de Léonard à qui Dom Juan a appris une botte secrète pour terrasser ses ennemis et le beau verbe pour conquérir le coeur des femmes.
Ce matin là, il est attaqué au saut du lit par trois hommes. Bien sûr, il n'en fait qu'une bouchée, mais qui lui en veux à ce point pour engager trois soldats pour sa perte ? Avec Léonne, ils recherchent ensemble les raisons et la personne de sa perte. Les soupçons se portent en premier lieu vers Stéphanie ; il faut faire une enquête.
Voilà une pièce intelligente : les acteurs commencent par placer quelques mots et expressions modernes dans leurs alexandrains, puis parlent de la place de la femme dans la société. La réflexion avance petit à petit, écorchant la société et les positions sociales.
L'autre idée géniale de cette pièce très bien écrite est que les acteurs jouent le rôle d'acteurs : ils ne nous voient pas (théorie des quatre murs) et les figurants se rebiffent. Cela pose problème lorsque le public se rebiffe, mais je ne vous parlerais pas plus de ce coup magnifique.
C'est drôle, c'est leste, c'est léger mais profondément travaillé et très bien réflêchi. Il y a de l'action, les combats sont très bien montés, et de la romance. Mais en plus, le lieu est magnifique.
Le théâtre le Ranelagh est précédé d'une pièce dans laquelle trône une très jolie cheminée de style néo-renaissance et ce même thème est repris dans la salle entièrement boisée avec peintures au plafonds hauts et caissons dans les plafonds bas. Les sièges sont divinement confortables. La soirée a été parfaite, j'en suis sorti enthousiaste.
Auteur : Gregory Bron
Artistes : Simon-Pierre Boireau, Grégory Bron, Benjamin Dubayle, Vincent Dubos, Jean-Baptiste Guintrand, Virginie Rodriguez, Charlotte Rondelez
Metteur en scène : Afag Théâtre
Denis, couillebleue !